Le livret A a la faveur des Français et avec plus de 55 millions de comptes ouverts c’est le placement le plus prisé en dehors du compte courant. Si vous aussi, vous souhaitez ouvrir un livret A ou trouvez une alternative à ce placement, vous trouverez ci-dessous tout ce qu’il faut savoir sur ce type de compte bancaire vieux de plus de 2 siècles ! Découvrez comment ouvrir et clôturer un livret A, comment est fixé son taux d’intérêt, ses avantages et ses inconvénients, mais aussi tout ce qui est disponible dans le paysage français des placements bancaires si vous souhaitez trouver une alternative au livret A.
Qu’est-ce que le livret A ?
Le livret A est le système d’épargne le plus ancien existant en France puisqu’il a été créé en 1818. C’est aussi le plus populaire et le plus largement utilisé.
Ce compte d’épargne rémunéré est réglementé, car ses principales caractéristiques (plafond, taux d’intérêts et diverses modalités) sont fixées par l’État.
Autrefois réservé à la Caisse d’épargne, le Crédit Mutuel et la Banque Postale, il est aujourd’hui commercialisable par n’importe quel établissement bancaire.
Les fonds placés sont disponibles à tout instant sans aucun frais de retrait ni de conditions de déblocage : c’est donc un placement liquide. L’argent placé est rémunéré selon un taux d’intérêt et les sommes ainsi acquises sont dispensées de tout impôt et prélèvements sociaux.
Les fonds placés sur les livrets A aident au financement des logements sociaux (HLM, OPAC….), de projets portés par des collectivités locales et dans une moindre partie à l’aide aux PME.
Aujourd’hui, les sommes placées sur le livret A s’élèvent à environ 260 milliards d’euros répartis sur 55 millions de comptes. C’est ainsi qu’on peut dire que plus de 80 % des Français possèdent un Livret A, d’un montant moyen de 4 800 euros.
Le livret A a longtemps été le second compte bancaire ouvert après le compte courant dans toutes les familles. Il était même d’usage d’ouvrir un compte pour chaque nouvel enfant. Malgré les possibilités de placements toujours plus nombreuses et un taux d’intérêt de plus en plus faible, sa popularité ne s’est jamais réellement démentie et le livret A garde un place particulière auprès des Français. C’est certainement sa simplicité et sa sécurité qui ont contribué à en faire une valeur refuge et un placement largement plébiscité.
Qui est éligible au livret A ?
Toute personne, qu’elle soit majeure ou mineure, peut posséder un livret A. La seule restriction est de n’en posséder qu’un seul.
Par le passé, il arrivait que des gens possèdent plusieurs livrets A et même quelquefois sans le savoir. Il n’était pas rare d’ouvrir un livret A pour un enfant en bas-âge. Arrivés à l’âge adulte, certains avaient oublié ce compte et ouvraient alors un nouveau livret A au moment de l’entrée dans la vie active.
Une loi impose aujourd’hui à tout établissement financier de vérifier en premier lieu l’existence ou non d’un Livret A au nom de la personne, avant de procéder à l’ouverture d’un compte.
Une personne qui possède plusieurs livrets s’expose à une amende d’un montant équivalent à 2 % des sommes placées sur les livrets supplémentaires. L’administration a été clémente assez longtemps, mais dorénavant ces amendes sont exigées dans la plupart des cas.
Les mineurs peuvent aussi ouvrir un livret A avec l’aide d’un des parents ou du tuteur légal. Jusqu’à l’âge de 16 ans, les mouvements d’argent sont soumis à autorisation de ceux-ci et le livret A doit être rattaché à celui des parents ou du tuteur.
Quel plafond pour le livret A ?
Le plafond est le montant maximum qu’une personne peut déposer sur son livret A. Ceci ne tient pas compte des intérêts cumulables qui peuvent contribuer à dépasser ce plafond.
Depuis le 1er janvier 2013, le plafond des dépôts est fixé à 22 950 euros pour les livrets A de particuliers. Pour les associations, personnes de droit privé, qui peuvent aussi avoir un livret A, le plafond est de 76 500 euros. Enfin, les organismes HLM n’ont pas de plafond pour le livret et peuvent déposer n’importe quelle somme.
Normalement, tout établissement bancaire vous prévient en cas d’atteinte du plafond ou rejettera les versements qui peuvent vous faire dépasser ce plafond.
Le taux d’intérêt de rémunération du livret A
Actuellement, le taux d’intérêt du Livret A est de 0,50 % par an. Il est au taux plancher fixé par les textes de lois. Il est à ce niveau depuis le 1er février 2020, alors qu’il était resté à 0,75 % du 1er août 2015 au 31 janvier 2020.
Le taux de rémunération du livret A peut-être modifié jusqu’à 4 fois par an, mais dans les faits, son évolution est rare et il peut rester de longues années sans bouger.
Son taux est décidé en fonction de deux règles de calcul.
La première est l’inflation des douze derniers mois, mesurée par la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice Insee, augmenté d’un quart de point.
La seconde est la moyenne entre, l’inflation des douze derniers mois et la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l’Euribor 3 mois ajoutée à la moyenne mensuelle du taux Eonia (taux de rémunération des dépôts interbancaires du jour dans la zone euro).
La valeur la plus élevée est choisie et arrondie au quart de point le plus proche.
Malgré cette méthode de calcul, le gouvernement avait choisi de geler le taux de rémunération du Livret A entre 2017 et début 2020.
Enfin, le taux du livret A est d’une grande importance, car il a des conséquences directes sur le calcul du taux du livret de développement durable et solidaire (LDDS), de celui du livret d’épargne populaire (LEP), et aussi de celui du compte épargne logement (CEL).
Lorsque vous détenez un livret A, les intérêts sont calculés par quinzaine. Mais leur capitalisation (leur acquisition sur le livret) est effectuée au 31 décembre de chaque année.
Pour calculer les intérêts par quinzaine, les montants pris en compte sont ceux qui figurent sur le livret au 1er et au 16 de chaque mois. Si vous versez une somme sur votre livret et que vous la retirez avant la fin de la quinzaine en cours, elle ne donne pas droit à des intérêts.
L’évolution du taux d’intérêt du livret A
Comme on a pu le voir plus haut, le taux du livret A est encadré et suit l’évolution de l’inflation ou des taux de loyers de l’argent sur les marchés internationaux. Depuis près de deux décennies, ces deux tendances sont à la baisse. Le taux d’intérêt du livret A suit donc cette évolution et est actuellement très bas.
En comparaison, en 2008, celui-ci était de 4 % alors qu’il est aujourd’hui de seulement 0,5 % !
La plupart des économistes pensent qu’il y a peu de chances que le taux du livret A remonte, à moins d’une crise financière particulière. En effet, l’inflation, qui est le paramètre qui influence le plus le taux d’intérêt du livret A, est maintenue assez bas depuis plus de vingt ans dans la zone euro. Il y a peu de chances que cette situation évolue dans le sens opposé. En tout cas, si le taux d’intérêt du livret A devait remonter, cela se ferait de manière progressive, par paliers, et sur une période assez longue.
Le livret A est d’ailleurs aujourd’hui recommandé pour faire des placements de précaution à court-terme (constituer une réserve d’argent disponible) et non pas pour faire fructifier son épargne à long terme.
Les avantages du livret A
Malgré que son taux soit bas et peu générateur d’intérêt, le livret A présente tout de même de nombreux avantages. Voici les principaux points forts qui peuvent vous faire pencher en faveur de ce placement :
- Un livret d’épargne sûr et fiable : complètement contrôlé par l’État, c’est un des placements les plus sûrs qui soit. D’ailleurs, sa longévité de plus de 2 siècles plaide en sa faveur, car il a traversé des crises de régime, des guerres et autres événements importants, sans jamais disparaître ni connaître d’accrocs.
- Un compte simple et rapide à ouvrir : le livret A ne demande pratiquement aucune condition préalable à l’ouverture et le processus est rapide et facile à mettre en œuvre. Vous pouvez faire votre premier versement en un rien de temps sur votre livret A dès qu’il est ouvert ! Et il est possible de faire ce premier versement avec une petite somme puisque seulement 10 € sont nécessaires.
- Une épargne disponible à tout moment : il n’y a aucune condition pour effectuer des retraits sur un livret A. Il n’y a pas non plus de période de plusieurs années où vous ne pouvez faire de retraits sans “casser “ votre compte (comme avec un PEL par exemple). La disponibilité immédiate de vos liquidités placées sur un livret A en fait un placement de choix pour une réserve de secours.
- Pas d’impôts ni de prélèvements sociaux sur vos intérêts : c’est le seul placement sans fiscalité et sans conditions de retrait. Tout ce que vous accumulez comme intérêt de votre épargne sur un livret A vous est définitivement acquis. Vous n’avez pas non plus à payer de CRDS et autres prélèvements sociaux sur le fruit de votre capital.
Les inconvénients du livret A
Comme tous les placements, le livret A possède des points faibles qu’il vaut mieux connaître. Ils ne sont pas rédhibitoires, mais limitent un peu les performances d’un tel compte.
- Un faible taux de rémunération : avec seulement 0,5 % d’intérêts, votre livret A ne vous rapportera pas beaucoup. Mais il a toujours été conçu comme un placement sécurisé et a toujours été faiblement rémunéré. C’est certainement la contrepartie de sa solidité.
- Un montant plafonné : en tant que particulier vous ne pouvez déposer que 22 950 € sur un livret A. Ceci cantonne ce placement à un placement de secours et il n’est donc pas adapté pour un investissement massif.
- Un seul livret A par personne : c’était autrefois peu contrôlé mais aujourd’hui les méthodes sont simples pour empêcher l’ouverture d’un deuxième livret A. Ceci renforce encore plus son plafonnement.
Les alternatives au livret A
Même si le livret A est le placement le plus populaire des Français, ce n’est pas un placement exclusif. Au contraire, une fois que vous avez atteint le plafond de votre livret A, ou si vous souhaitez placer votre argent différemment, vous pouvez trouver des alternatives raisonnables au livret A.
Dans un premier temps, vous pouvez envisager la solution des autres livrets bancaires qui peuvent être de bons compléments.
- Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : c’est le successeur du Codevi et il est très comparable au livret A. En effet, il permet de placer une somme maximale de 12 000 € à un taux d’intérêt de 0,5 %. Le LDDS bénéficie aussi d’une exonération d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux. Un seul livret LDDS peut être détenu par personne.
- Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : il rapporte 1 % d’intérêt et est aussi exonéré d’impôts et de prélèvements sociaux. Mais il est soumis à des conditions de ressources et est réservé à des personnes ayant des revenus modérés. Il faut présenter son avis d’imposition pour vérifier auprès d’un établissement bancaire si vous y avez droit : cela dépendra des revenus imposables et du nombre de parts dont vous bénéficiez.
- Les livrets bancaires : les établissements bancaires privés sont libres de commercialiser des comptes de type livrets bancaires. Ceux-ci sont alors sans plafond de dépôt, et sont soumis à un taux d’intérêt libre, fixé par la banque. En revanche, les intérêts sont imposables et sont soumis à des prélèvements sociaux. Certaines banques commercialisent plusieurs types de ce genre de placement et les ont souvent libellés sous des noms commerciaux variables. Le mieux est de se renseigner auprès de votre banque pour voir ce qu’elle propose.
Il existe, dans cette dernière catégorie, des livrets boostés, dont le taux d’intérêt est avantageux. Il faut néanmoins, en vérifier les conditions car, certains ont des taux boostés qui sont valables seulement un trimestre ou deux et jouent un rôle incitatif à l’ouverture du compte. Mais cela reste des conditions de placements intéressantes et vous pouvez en trouver qui sont très avantageux.
Les trois précédents placements constituent les alternatives les plus proches du livret A. Ce sont ceux qui possèdent des caractéristiques similaires, notamment en termes de fiscalité et de disponibilités. Les possibilités suivantes sont plus éloignées car elles sont moins liquides et supposent des durées de placement qui sont figées, notamment pour s’affranchir de l’impôt.
On peut ainsi mentionner les placements qui existent dans un but de se constituer une épargne pour l’investissement immobilier comme les CEL ou PEL.
- Le compte épargne logement (CEL) : c’est un placement d’épargne qui permet de bénéficier d’un prêt immobilier ou d’un prêt pour des travaux. Les intérêts d’un CEL ouvert depuis 2018 ne sont plus exonérés d’impôts. Le taux d’intérêt actuel du CEL est relativement faible (0,25 %) et le plafond des dépôts est fixé à 15 300 €.
- Le plan épargne logement (PEL) : il nécessite de bloquer son argent pendant 4 ans pour bénéficier d’un prêt bonifié. Le plafond du PEL est fixé à 61 200 € et les intérêts sont de 1 % par an. Ils sont soumis à l’impôt pour les PEL ouverts depuis 2018.
Enfin, un autre placement qui peut être une alternative intéressante au livret A est l’assurance-vie et notamment les fonds placés en euros.
C’est un placement plutôt souple qui permet de constituer une épargne sur mesure. Pour les placements sûrs et sans risque, on privilégiera les assurances-vie sur des fonds en euros sécurisés. Les gains moyens sont de l’ordre de 1,6 à 1,8% par an. Malgré un effritement des rendements sur ces dernières années, ils restent largement supérieurs à ceux du livret A.
Pour des placements plus profitables (mais un peu plus risqués), les assurances-vies obligataires ou en action seront à privilégier. Les rendements peuvent être supérieurs mais ils sont moins certains et des déconvenues peuvent survenir en cas de retournement des marchés financiers.
Globalement, l’assurance-vie est un placement à long terme mais vos fonds restent néanmoins accessibles et si vous souhaitez les retirer avant leur terme, vous pouvez le faire. Il faut néanmoins regarder les conséquences sur le plan fiscal. En effet, les meilleures conditions fiscales sur les intérêts cumulés sont obtenues dans le cadre d’un retrait après 8 ans de placement. En cas de retrait anticipé, les conditions sont moins avantageuses.
Il faut aussi comparer les frais des diverses assurances-vie qui peuvent vous être proposées. Contrairement au livret A où les versements sont sans frais, certaines assurances vies appliquent des frais d’entrée ou de frais de versement. Il faut alors faire jouer la concurrence et être attentif avant de signer un contrat avec un établissement financier.
Comment ouvrir un livret A ?
L’ouverture du Livret A est très simple et totalement gratuite. Il suffit juste de se présenter dans l’établissement bancaire de votre choix avec une pièce d’identité en cours de validité (la carte nationale d’identité ou le passeport) et un justificatif de domicile de moins de 3 mois. Pour les mineurs, il faudra ajouter une copie du livret de famille ou de l’acte de naissance, avec la présence et la signature d’un des parents ou du tuteur légal.
Le premier versement à effectuer sera d’un montant minimum de 10 euros (dans le cas de la Banque Postale, il est possible de faire un premier dépôt de 1,50 € seulement). Ce versement peut se faire soit en espèces, soit par chèque ou encore via un virement bancaire (les modalités de ce dernier peuvent varier selon les établissements). Selon les établissements, les procédures d’ouverture peuvent se faire au guichet ou sur internet.
Dans le cas où vous souhaitez ouvrir un livret A auprès d’un établissement dont vous n’êtes pas client par ailleurs, ce dernier peut vous demander une pièce justificative de revenus comme une fiche de paie ou un avis d’imposition.
Dorénavant, les établissements bancaires doivent faire une recherche pour vérifier que vous ne possédez pas déjà un livret A dans un autre établissement bancaire. En effet, la loi prévoit que toute personne ne peut posséder qu’un seul livret A. Cette démarche ajoute un peu de délai, dans la mesure où le fichier central de l’administration fiscale peut mettre jusqu’à 48 heures pour répondre à la banque. C’est pourquoi, la plupart des établissements bancaires annoncent un délai de 3 jours pour que le compte soit effectivement ouvert et disponible à des versements et des retraits.
Comment clôturer un livret A ?
La clôture d’un compte de livret A est aussi simple que son ouverture. Pour cela, vous disposez de trois solutions :
Dans le cas d’une clôture simple, vous pouvez rédiger un courrier à votre établissement bancaire. Prenez la précaution de l’envoyer en recommandé avec accusé de réception pour avoir une preuve de votre démarche. Il est alors nécessaire de joindre un RIB pour indiquer où verser les sommes qui subsistent sur le livret A. Normalement, le délai est assez rapide mais entre les délais postaux et le traitement de la demande, il peut s’écouler jusqu’à deux semaines.
Vous pouvez aussi vous rendre à votre banque et faire votre demande de clôture de compte auprès d’un conseiller. Suivant les établissements, un document devra certainement être complété. En général, cette démarche est rapide et débouche sur une clôture dans un délai qui est de l’ordre de quelques jours.
La troisième solution est utilisable si vous souhaitez ouvrir un livret A dans un autre établissement. Dans ce cas, au moment de l’ouverture du nouveau livret A, précisez que vous en détenez déjà un, et mandatez votre nouvelle banque pour faire les démarches de clôture et de transfert. Cette solution est pratique dans les cas de déménagements ou si vous avez beaucoup de comptes bancaires à rapatrier. Elle ne devrait pas prendre plus d’une à deux semaines.
Par sa simplicité et sa sécurité, le livret A dispose encore de beaux jours devant lui. Il reste un placement incontournable pour disposer d’une réserve d’argent en cas de nécessité ou pour financer des projets. Même s’il n’est pas parfait, il permet de faire un peu fructifier son capital à l’abri de l’impôt. Une fois votre livret A plein, vous pourrez toujours vous tourner vers d’autres alternatives ou des placements complémentaires relativement similaires !
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